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par Leana Quilici et Renzo Ragghianti

Lettres curieuses sur la Renaissance Orientale des frères Humboldt, d'August Schlegel et d'autres

Julius Mohl

Note editoriali

Index | Avertissement | Bopp | Burnouf | Friedrich Creuzer | A. von Humboldt | W. von Humboldt
Mohl | Pauthier | Rosen | de Sacy | Schlegel | Windischmann | Appendice

1

Monsieur

J'ai à vous demander mille fois pardon, d'avoir tardé si longtemps à Vous remercier pour la lettre que Vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. La raison en est que j'avois espéré de jour en jour de pouvoir accompagner ma réponse d'une nouvelle liste de plantes chinoises, outre le reste de celle de la Compagnie. Il m'a été impossible de l'obtenir par une suite de petites contrariétés dont le détail serait aussi long que peu intéressant. Mais je vous l'apporterai certainement avec les différences des catalogues de la Compagnie, et le reste de leurs plantes. Je n'avais jamais l'intention de négliger ceux-ci, je voulais seulement attendre un botaniste qui pourrait même déterminer les espèces. Je Vous remercie infiniment d'avoir bien voulu me dessiner un exemplaire des deux Cousines, mais quelque flatteur que me soit une marque de votre souvenir, je n'oserais pas la disputer à une dame(1). Au reste vos Cousines chinoises ne sont pas les seules qui excitent l'admiration de Londres; j'en ai vu d'autres ici, qui certainement ont aussi leur mérite. Si elles n'ont pas la figure aussi jolie que Mlle Lo au moins elles ont les pieds aussi petits et les ongles des mains aussi longues que qui que ce soit; et si elles ne sont pas aussi savantes que Mlle Pe, aussi elles sont plus indulgentes, et n'exigent pas qu'on soit absolument un Litaïpe pour les avoir. Je trouve beaucoup plus de ressources pour le Schahramch que je n'avais espéré; mais je suis désolé que cette richesse même me retienne si longtems ici. Il y a un nombre de bons manuscrits dispersés dans les bibliothèques particulières ici et dans les campagnes des Nabobs, et très souvent eux-mêmes ne savent pas ce qu'ils ont. La saison le rend encore plus difficile à avoir accès à tout, parce que tout le monde est à la campagne pour éviter le tems vraiment affreux qu'il fait à Londres. Je ne saurais vous dire combien cela me tourmente, et combien je suis impatient d'en finir; mais il me semble qu'il vaut mieux d'y persister, d'examiner tout et de continuer à comparer les manuscrits qui me paraissent les meilleurs, jusqu'à ce que j'ai achevé la collation des 2000 premiers vers, ce que je pourrais avoir fait dans le mois de Février. Je crois que c'est ce que je peux faire de mieux, au cas qu'il n'est pas indispensable pour la publication que je revienne plutôt à Paris. Oserais-je vous en demander votre avis? - J'ai un Code Pénal de Staunton pour Vous, et différentes petites brochures mais je n'ose pas acheter le voyage de Macartney(2) sans savoir quel prix Vous y mettez; je n'ai pas vu de bons exemplaires à moins de 4 £. J'entends que Mr. Schlegel soit sévèrement traité dans le dernier num. de l'Oriental Magaz. de Calcutta: je vois en général que la réputation de Mr. Schlegel en fait de Sanscrit n'est pas très grande chez les Anglais(3). Il y a un manuscrit à vendre en caractères Burmans, sur 60, ou environ, feuilles de palmier, avec l'inscription en Gentoo Shastra je ne connais personne qui pourrait me dire s'il est en Pâli et s'il contient réellement un livre de religion. On demande 5½ guinées. Il y a ensuite 3 manuscr. Mâhrattes 1) traduction du 6me livre du Mahâbhâta 2) traduction d'un autre livre du Mahâb. (j'en ai oublié le nombre) 3) des prières, tous écrits sur papiers anglais et très modernes. 18-20 Sh. par volumes. Ensuite une collection de poésies en Pashto et un traité de théologie, de même, 2-3 guinées par vol. Si vous vouliez un de ces manuscrits pour la bibliothèque, je vous prie de m'en donner vos ordres; je suis seulement fâché que je ne puisse vous donner plus de renseignemens sur eux. On va publier les catalogues des manuscrits de Bruce, et je m'empresserai de vous l'envoyer aussitôt qu'il aura paru.

- J'ai vu M. Fitz Clarence(4) qui est venu me chercher à la Compagnie, et je vous remercie beaucoup de m'avoir procuré une connaissance aussi aimable. Il m'a invité au dîner du Club de la société Asiatique. J'ai vu aujourd'hui Sir John Malcolm qui vous présente ses respects, j'ai vu Mess. Johnson et Upham et je vais en écrire à Mr. Burnouf(5). Agréez la répétition de mes excuses et l'expression du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

Monsieur

votre très humble très obéissant
Mohl

Londres 19 Déc. 26

<...> Build. Holborn

 

2

Monsieur

J'ai l'honneur de Vous envoyer ci-joint cinq feuilles de plantes chinoises avec une petite notice à laquelle je n'ai rien à ajouter, si non que c'est encore à la grande complaisance de Mr. Brown(6) que je les dois. C'est l'homme le plus aimable et surtout le moins prétentieux avec qui j'ai eu à faire ici. Il y a peu de nouvelles littéraires, le voyage de Buckingham en Mésopotamie a paru et fait quelque bruit(7), mais je ne l'ai pas encore vu, car je suis malade, et ne peux pas sortir depuis 8 jours. J'en suis très fâché parce que cela me retarde dans mon travail dans la maison de la Compagnie, et j'y irai demain, si le temps n'est pas trop mauvais. Mr. Colebrooke(8) est un peu mieux, c'est à dire il présidait à la séance de la société Asiatique il y a 15 jours, mais il était plus pâle, ou plutôt vert, que jamais; je ne crois pas qu'il survive à ce printemps. C'est une grande perte parce qu'il est le seul des directeurs de la Compagnie qui y soutient les intérêts de la science. La société asiatique tombera complètement avec lui, le seul homme qui y prendra quelque intérêt, après lui, est Sir Alex. Johnson, mais c'est un intérêt un peu stérile(9). Il y a encore un Colonel Doyle qui y assiste régulièrement, et qui aime à lui faire des présents et proposer des membres, mais il n'y a personne pour remplir ce terrible in quarto. Je ne m'étonne plus qu'ils ne publient pas de livres, car s'il y avait même quelqu'un à les écrire, il n'auraient pas de l'argent pour les imprimer, ils ont à peu près 1000 £ de revenus, mais ils mangent tout en frais d'administration. Vous avez probablement lu dans l'Oriental Herald l'accusation que la déesse Brahmapoutra a lancée contre Mr. Klaproth. Vous connaissez sans doute l'interprète de sa colère divine, et je n'aurai pas à commettre une indiscrétion. Mr. Upham paraît s'humaniser un peu, il m'a promis dans la semaine passée, de m'envoyer le commencement de la traduction anglaise du Mahávansi(10), et les groupes des caractères Palis pour Mr. Burnouf; je n'ai rien reçu à la vérité, mais j'espère que ce n'est que parce qu'il a trouvé un autre moyen à les envoyer à Paris. La Compagnie des Indes a souscrit pour 40 exemplaires du livre, et Mr. Upham en commencerait immédiatement l'impression s'il ne voyait pas qu'il ferait tort à l'ouvrage s'il le faisait paraître sans l'avoir enrichi de ses propres élucubrations. C'est pourquoi il va travailler sur quelques autres traductions que Sir Alexandre lui a donné, pour en faire un tout. Je n'ai aucune idée comment Sir. Alex. a pu s'adresser à cet homme. Mr. Thoms de Canton est ici, je ne l'ai vu qu'un instant. Il a publié dernièrement un petit dictionnaire anglais chinois à l'usage des marchans Européens à Canton, je tâcherai de vous l'apporter, si vous ne l'avez pas déjà. J'ose vous prier de me rappeler à Madame Rémusat et à Mr. Martin, et d'agréer l'expression du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

Monsieur

votre très humble très obéissant
J. Mohl

Londres le 20 févr. 1827

 

3

Samedi, date inconnue

Mon cher ami

Il m'est venu un scrupule si j'ai bien corrigé dans mon rapport le passage relatif aux ouvrages publiés par le gouvernement. Je ne me rappelle pas si j'ai rayé ce qui doit être rayé. Je crois avoir écrit en bas la nouvelle fin que je vous ai lue, mais je ne sais si j'ai effacé ce qu'elle doit remplacer. La phrase par laquelle commence ce qui doit être supprimé vient après le petit paragraphe dans lequel je prétends hypocritement que «je ne me plains pas des intermédiaires» etc. Elle commence à peu près par «Je me plains du système» etc., à partir de là tout le paragraphe doit disparaître (mais non pas la note au bas de la page) et être remplacé par le nouveau paragraphe, qui commence, si je ne me trompe par «Ce que je désire» ou quelque chose de semblable. Si par malheur j'avais oublié d'écrire ce paragraphe au bas de la page, il n'y a de remède que de m'en écrire pour que j'en fasse un autre, mais j'espère que ma préoccupation des mille choses que j'avais à faire n'est pas allé jusque là.

Si dans les corrections vous êtes embarrassé par des répétitions, laissez-les plutôt que de modifier la nuance; c'est sur toutes les fautes celle que je crains le moins.

Voilà pour cette interminable besogne. J'ai vu encore peu de monde, j'ai travaillé au Br. Muséum à collationner un man[uscrit] de Firdûsî, mais je vais en avoir assez. Je resterai ici jusqu'au 26 ou 27. Mon adresse ici est - 41 Beaumont Street. Plus tard elle est chez ma belle-soeur

Dr. Mohl
care of Mrs. Fransen Turner's
Cold Overton
near Oakham

Je dîne tous les jours avec Thomas, Fergusson, Falconer(11), Layard et id quam omne, fort gaiement. Je me suis couvert de graisse noire dans une foule de cavernes de libraires, sans avoir trouvé beaucoup jusqu'ici. Aujourd'hui je me trouve bloqué à l'Athenaeum par le plus horrible temps, le ciel est de la couleur d'une fumée jaune et il en tombe des torrens d'eau, je vois à peine assez pour écrire. J'ai vu Rawlinson, il va paraître un cahier de 50 feuilles d'inscr[iptions] assyriennes de Ninive(12). Panizzi(13) n'est pas à Londres de sorte que je ne sais à qui m'adresser pour leur publication pour vous. Rieu est absent aussi. On a été fort poli pour moi, mais je n'ai pas trouvé un homme qui connaît mon nom, de sorte que je suis sans ressource pour votre réclamation. C'est très bien arrangé au Musée on me donne les manuscrits dans la salle de lecture où je puis avoir les livres dont j'ai besoin, ce serait impossible dans cette usine de la Rue Richelieu. Il est vrai elle prête les manuscrits et c'est une vertu folle qu'elle couvre la multitude de leurs pêchés.

J'achète quelques bleu books pour vous mais je n'ai trouvé autre chose que j'aurais osé acheter, ni sachant pas si vous ne possédez déjà ce qui me tentait. Cette ville ici a l'air d'être entièrement remplie de livres, il est vrai je ne regarde pas beaucoup les autres boutiques.

Je suis comme toujours charmé d'être ici malgré ce temps horrible d'aujourd'hui; quand on est assis dans cette belle salle de bibliothèque où j'écris, on peut bien se consoler du temps qu'il fait dehors, surtout quand rien ne vous pousse ce qui est mon cas. Je n'ai pas encore vu Wilson, ni Tennant, ni Senior, ni Thoby Prinsep, ni Cureton, ni une foule d'autres(14); j'essayerai [de] trouver demain Barth, qui ne doit pas beaucoup fréquenter l'église.

Mille choses au docteur. Je n'ai pas encore été voir les bêtes, mais j'irai prochainement

Tout à vous

J. Mohl

envoyez ce morceau à <...>, 3 Quai <...>

 

4

Monsieur le Président

Permettez-moi de vous adresser quelques mots, au sujet d'un plan sur lequel je désirerais appeler l'attention du Conseil de la Soc. Asiatique.

Les missionnaires français à Pékin ont fait un travail très étendu sur le premier des livres classiques des Chinois l'J king. Les pères de Mailla, du Tartre et Régis s'en sont occupé successivement, ils ont traduit en latin le texte de l'J king avec les meilleurs commentaires Chinois, et ont ajouté des dissertations sur la critique des Kings, sur Fo-hi, sur les Koua, et sur différens points de la métaphysique des Chinois; enfin ils ont traités presque toutes les questions qui peuvent se rattacher au plus ancien et au plus obscure des livres Chinois. L'importance de cet ouvrage pour l'histoire et la philosophie de l'Orient m'a engagé à en préparer une édition mais sa grande étendue (il formera deux forts volumes) en rendra la publication très onéreuse; et j'ose soumettre ce projet à la Société Asiatique, pour lui demander une signification, si elle jugeait l'entreprise utile pour la littérature Orientale, et digne de son encouragement.

Agréez l'expression du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

Monsieur le Président
votre très humble serviteur

Jules Mohl

Paris 1 Septembre 1828
à Mr. le Président de la Société Asiatique

 

5

Monsieur,

Je ne me rappelle pas d'avoir vu dans votre bibliothèque ce petit livre Tagala, et je vous prie de vouloir bien l'accepter dans le cas que vous ne l'avez pas déjà. Je vous envois en même tems les catalogues de la Collection du Général Stewart, qui sera vendue à la fin de ce mois ou au commencement de juin. Mr. Christis, auctioneer Kings street St. James Square, fera vos commissions, si vous aviez a en donner pour la bibliothèque. J'ai fort peu à vous dire d'ici, il y a une si parfaite stagnation intellectuelle dans ce pays que personne ne peut penser à faire quoique ce soit, il n'y aurait pas d'oreilles pour l'écouter, pourquoi se donnerait-il de la peine. Les sociétés littéraires ont grand train, les souscriptions, prospectus, dîners, patronages, disons tout cela goes on swimmingly, et puis rien du tout. La translation commietted vient de publier un nouveau volume, la vie de je ne sais quel Musulman de l'Inde dans le dernier siècle. C'est fait par un certain misérable appelé Belfour, qui est devenu la colonne de la Soc. de traduction, il ne fait pas grand chose, mais au moins il publie, et leurs donne un prétexte de prendre les 10 guinées des souscriptions; ils lui ont donné un traitement de 200 £, comme traducteur. J'ai vu Davis l'autre jour, mais je n'ai pas voulu faire sa connaissance, il a l'air sec hautain et désagréable; Thoms contre lequel il s'est conduit d'une manière infâme, l'a sévèrement traité dans le dernier cah. de Asiatic J. Sir Gore Ouseley veut publier un des romans poétiques de Nizami, je crois celui de Bahramgour; je doute qu'avec son chiragra [sic] il y parviendra, et le monde n'y perdrait pas beaucoup. Si Gore est un homme agréable, qui dépense avec faste des richesses mal acquises. L'homme le plus intéressant que j'ai rencontré est Elphinstone, je vois souvent Lumsden, qui est un original, et a planté là toute la littérature orientale pour s'occuper de chimie(15). Colebrooke se porte mieux, Haughton aussi, quoiqu'il soit toujours bien faible(16). Paravey(17) est ici, et se fait présenter partout par Sir George Hamilton, qui de jour en jour devient plus poli; si un pauvre homme était moitié aussi ridicule, il ne serait nulle part admis, mais Sir George est au dessus du ridicule, et ainsi tout va bien, et tout le monde convient that he is a very clever man, indeed. - Le nouveau cahier des Transaction est à peu près fini, mais je n'ai pas pu savoir ce qu'il contient, je n'ai vu qu'un mémoire sur le gypsies par un Col. Harriot, qu'on m'a envoyé pour retrancher quelques superfluités(18); j'ai fait de grands traits à travers plusieurs pages, et j'ai laissé subsister le reste qui est incorrigible. Tous ces gens n'ont pas faits leur rhétorique, et écrivent comme des portiers, je viens d'entendre Crawfurd se disputer avec quelqu'un, et se servir constamment de capitation pour taxe sur les capitaux. Mais je ne voulais que me rappeler à votre souvenir par deux mots, et me voila à me venger sur vous de l'ennui qui me fait le peuple ganté. Veuillez bien présenter mes respects à Mad. Rémusat, à Mr. St. Martin et à Mad. Hugot, et agréer pour vous-même l'expression des sentimens avec lesquels j'ai l'honneur d'être

Monsieur

votre très humble et très obéissant
J. Mohl

Londres 5 mai 1830
38 Maddox Street

 

6

Mon cher ami
1°) J'ai découvert le vol. VI du Raja <...> zeb c'est je crois celui qui vous manque. Il se trouve chez Williams et Norgate, prix 3 livres 6 t. Si c'est réellement celui qui manque vous feriez mieux de le prendre, car c'est un grand hasard qui l'a mis entre leurs mains. Il était destiné à Koenig à Bonn, qui leur devait de l'argent, et ils l'ont saisi en guise de paiement. Il était sans doute destiné comme cadeau à quelqu'un et les libraires l'ont escompté dans le passage pour régler leurs petites affaires.

2°) Quand vous donnez le bon à tirer de ce sempiternel rapport, mettez en bas Faire un tirage à part de 150 ex. avec couverture imprimée. Cela devrait s'entendre, mais quand on oublie quelque chose ce n'est pas l'Imprimeur qui y pense, car j'ai déjà été obligé a faire recomposer un rapport dans les mêmes circonstances.

Je suis en pleine négociation pour les caractères chinois, je dois voir demain Dr. Legge de Hongkong et après demain Edkins de Shanghaï, et j'oscille pour cela de l'Ouest à l'Est de Londres comme un pendule, et passe mes journées dans les Omnibus, ce qui n'est que médiocrement réjouissant, mais je suis trop heureux de trouver ces missionnaires qui mettent beaucoup de bonne volonté à m'aider, et leur secrétaire Tidman est d'une politesse parfaite.

3) J'ai manqué aller à Bristol voir Hodgson mais il m'a écrit qu'il va pour 3 jours à la campagne(19). J'espère qu'il aura une réponse de Guigniaut à son retour. Il écrit comme un nègre pour pouvoir finir cette affaire, et je serais bien aise de pouvoir aider à l'expédition ici. Si vous voyez G. dites lui d'écrire si ce n'est pas encore fait, et de profiter de mon séjour ici.

4) Je prie Roulin de dire ou de faire dire à mon concierge que j'attends plusieurs paquets de livres, que je désire qu'il les garde et paye le port si l'on en demande. J'ai peur que les porteurs ne les remportent chez le libraire si le port n'était pas payé et que je me les perde de cette façon. J'ai oublié d'en parler avant mon départ. Il s'entend qu'il ne paie pas le prix de livres qui pourraient être envoyés.

5) Si vous achetez un livre sur la révolte de l'Inde, achetez celui de Gubbins, c'est le meilleur. Ensuite j'entends par les Indiens parler beaucoup d'un livre d'un membre du Conseil à Calcutta, qui je crois s'appelle Raikes, mais n'ayant pas vu le livre, je me méfie de ma mémoire. Il est court et paraît très important.

Mais il faut que je m'habille pour me plonger dans les régions inconnues de Brompton.

Tout à vous

J. Mohl

Mercredi matin
18, je crois, août

(1) On fait allusion au «roman chinois des Deux Cousines, traduit par Abel-Rémusat [...] Cet ouvrage fera mieux qu'aucun autre connaître avec exactitude, les moeurs, les habitudes, la tournure d'esprit, le caractère national et social du peuple chinois, dans son intérieur et dans les actes ordinaires de la vie» («Journal Asiatique», juillet 1826, pp. 63-64). Sur Mohl (1800-1876) cf. le Discours de M. Alfred Maury, prononcé aux funérailles de M. Jules Mohl, le 5 janvier 1876, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pp. 2-4 passim: «Après avoir étudié la théologie à l'université de Tubingue, il se rendit en Angleterre, attiré par les ressources qui y abondent pour la connaissance des idiomes de l'Asie. […] Molh repassa sur le continent et vint en France pour se former à l'école des maîtres illustre, dans les langues orientales que nous possédions alors. Il n'avait encore que vingt-trois ans. […] Il suivit, au Collège de France, le cours d'Abel Rémusat, […] il édita successivement la version latine de deux des livres canoniques du Céleste Empire, l'Y-King et le Chi-King […] Il donnait en 1829 le texte persan de Fragments relatifs à Zoroastre, puis […] la publication du texte et de la traduction du Livre des Rois, de Firdousi […]. Cela a été son oeuvre capitale. […] C'est surtout d'après ses indications que Botta retrouvait les restes des palais des rois de Ninive».

(2) Lord George Macartney (1737-1806), diplomate anglais, gouverneur aux colonies. On lui doit An Authentic account of an embassy from the king of Great Britain to the emperor of China, Londres 1797, 2 voll.

(3) Cf. à ce propos la lettre de Schlegel à Wilson: «En lisant votre Mémoire concernant la littérature sanscrite en Angleterre, j'ai éprouvé, je l'avoue, une sensation pénible. [...] Vous déclarez que tous les Indianistes du Continent sont des ignorans [...] présomptueux qui, n'étant que des écoliers, se sont érigés en maîtres [...] Vous verrez qu'à une exception près, les seules éditions qu'on puisse employer avec avantage dans l'enseignement, ont été fournies par les Indianistes du Continent, et vous serez assez équitable pour avouer que vous leur avez quelque obligation» (in Réflexions sur l'étude des langues asiatiques, op. cit., pp. 133-134).

(4) George Augustus Frederck Fitzclarence (1794-1842), général de division, orientaliste.

(5) Sir John Malcolm (1769-1833), général, diplomate et historien. On lui doit une Histoire de la Perse depuis les temps les plus anciens jusqu'à l'époque actuelle, traduite en français par Benoist (1821), et une Histoire politique de l'Inde. Edward Upham (1776-1834), orientaliste.

(6) Robert Brown (1773-1858), botaniste anglais, membre de la Royal Society (1811), membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris (1833).

(7) Silk James Buckingham (1786-1855), voyageur. Il est fait référence à Travel in Mesopotamia (Londres 1827).

(8) Henri-Thomas Colebrooke (1765-1837), auteur entre 1824 et 1829 d'une série de mémoires, source de renseignements sur l'histoire de la philosophie indienne; ses Essais sur la philosophie des Hindous avaient été traduits en 1834 par G. Pauthier.

(9) Sir Alexander Johnston (1775-1848), administrateur aux colonies.

(10) E. UPHAM (ed.), The Mahávansi; the Rájá-Vali, forming the sacred and historical books of Ceylon, also, a collection of tracts illustrative of the doctrines and literature of Buddhism: translated from the Singhalese.

(11) Forbes Falconer (1805-1853) s'est intéressé au persan.

(12) Sir Henry Creswicke Rawlinson (1810-1895), assyriologue. On lui doit A Commentary the Cuneiform Inscriptions of Babilonia and Assiria (1850).

(13) Antonio Panizzi, homme de lettres et patriote (1797-1879), impliqué dans le mouvements insurrectionnels de 1821, en exil à Londres, directeur du British Museum, sénateur du royaume d'Italie (1868).

(14) Horace Hayman Wilson (1786-1860), sanskritiste anglais. Secrétaire de la Société asiatique du Bengale, en 1813 il publia un poème de Kalisada, le Meghadùta, et en 1819 le grand Dictionnaire sanskrit-anglais. Au début des années 30 il fut appelé à enseigner le sanskrit à Oxford. William Tennant (1784-1848), linguiste, poète. Nassau William Senior (1790-1864), économiste anglais. En 1825 il occupa la première chaire d'économie politique fondée à Oxford. Henry Thoby Prinsep (1792-1878). Harry Osborn Cureton (1785-1858), collectionneur d'antiquités égyptiennes.

(15) Mountstuart, baron d'Elphinstone (1779-1859), homme d'état et historien anglais, gouverneur de Bombay de 1819 à 1827. Au service de la Compagnie des Indes depuis 1796, il fut chargé en 1809 d'une mission à Kaboul. Matthew Lumsden (1777-1835), orientaliste.

(16) Sir Graves Champney Haughton (1788-1849), officier de l'armé britannique en Inde, orientaliste, professeur de sanscrit et de bengali au collège de Haileybury.

(17) Charles Hippolyte de Paravey (1787-1871), orientaliste.

(18) John Staples Harriot (1780-1839), général de l'armée du Bengale.

(19) Brian Houghton Hodgson (1800-1894), orientaliste.